Édition du vendredi 26 janvier 2007
La loi Besson du 5 juillet 2000 n'est pas appliquée par les élus locaux, estime la Fédération nationale des associations de Tsiganes (FNASAT)
Manifestant en début de semaine à Paris et dans plusieurs grandes villes, les associations regroupées au sein de la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les gens du voyage (FNASAT), ont protesté contre une disposition prévue par le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance. Lamendement à larticle 12 ter, élaboré par Pierre Hérisson, sénateur-maire de Sevrier (Haute-Savoie), et renforcé par les députés en première lecture, marque, selon la FNASAT, «une étape supplémentaire dans linacceptable escalade. Il prévoit quen cas de stationnement irrégulier, le maire ou le propriétaire du terrain privé, peut demander au préfet lexpulsion des occupants dans un délai qui peut être réduit à 24 heures. Le préfet pourrait, sur sa seule décision administrative, procéder à l'évacuation forcée du terrain avec le concours de la police.»
La FNASAT estime que le projet darticle, sil était définitivement voté par lAssemblée nationale en seconde lecture, « porterait une très grave atteinte aux droits fondamentaux des gens du voyage:
«- dune part, du fait de la suppression de lintervention préalable de l'autorité judiciaire, qui est, en vertu de l'article 66 de la Constitution, garante du respect des libertés individuelles;
«- dautre part, en raison de latteinte flagrante au principe d'inviolabilité du domicile, ici les caravanes qui constituent lhabitat permanent des gens du voyage, qui pourraient être évacuées sans aucun contrôle du juge judiciaire, ce qui avait déjà été rappelé le Conseil constitutionnel en 2003;
«- enfin, par la rupture de légalité des citoyens devant la Justice avec une atteinte aux droits de la défense des seuls gens du voyage avec des délais de recours qui peuvent varier dune situation à lautre, dun préfet à lautre, et qui peut être réduit à une seule journée.»
La FNASAT souligne que, «face à un besoin total estimé à 40.000 places, moins de 20% de lobjectif a été réalisé six ans et demi après ladoption de cette loi. Cela contraint inévitablement les familles tsiganes et gens du voyage à sinstaller sur des terrains non prévus à cet effet, faute de places légales. De fait, 80% des familles sont donc forcément en situation illégale!»</scrip
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